Conjure oraz D. Murray, Taj Mahal, Kip Hanrahan,... na festiwalu Banlieues Bleues

Est-ce que la musique filmée peut être génératrice de nouvelles formes cinématographiques ? Comment le film musical peut-il rendre plus pertinent notre ecoute de la musique ? Et la musique, est-elle en mesure d'accroitre notre sensibilite visuelle ?...A l'occasion du Festival Banlieues Bleues, une carte blanche a ete proposee a des realisateurs pour qui la musique est un centre d'interet majeur. Pour ce faire, les regles du jeu proposees etaient les suivantes : choisir un artiste dont la musique (celle d'un concert donne pour Banlieues Bleues) sera la bande-son du film ; puis, travailler a la mise en image de cette musique, ou la mise en musique d'autres images, puisque les realisateurs n'etaient pas contraints de filmer que les musiciens. De cette experience sont nes 6 films musicaux (d'environ 50 minutes) completement originaux et extremement stimulants, qui, en reinscrivant les rapports de la musique et de l'image dans l'Histoire et non plus dans le seul spectacle, tentent de reveiller un genre un peu trop moribond.Kip Hanrahan, producteur et percussionniste, développe avec Conjure un concept qui rassemble des artistes d'origines différentes, conjuguant divers genres musicaux : rock, funk, blues jusqu'au jazz et aux sons latins, pour lesquels il voue une réelle passion. Participe Ishmael Reed, poète surréaliste, écrivain et journaliste américain,qui s'est imposé comme une figure déterminante de la culture afro-américaine, en rupture avec l'esthétique occidentale. 'Mumbo Jumbo', écrit au début des années 70, reste aujourd'hui un ouvrage de référence unique par ses emprunts, tous azimuts, aux formes les plus diverses de la culture populaire (BD, polar...). Jérôme de Missolz précise : 'j'ai filmé ces quatres journées de ferveur créative comme un essai expérimental, un long poème visuel...'.