""Paladyni""

Avant-dernier opéra de Jean-Philippe Rameau, "Les Paladins" est une étonnante comédie-ballet dont le livret fournit quelques scènes cocasses et le prétexte à de nombreux divertissements dansés. L'intrigue nous conduit dans le château où Anselme garde prisonnière Argie, sa pupille, qu'il souhaite épouser prochainement, alors que celle-ci est éprise d'Atis. Argie et sa suivante Nérine sont laissées à la garde de leur geôlier Orcan, lorsqu'une troupe de paladins déguisés en pèlerins (et conduite par Atis) vient faire diversion. Orcan veut chasser ces intrus, mais se trouve enrôlé de force dans la joyeuse troupe qui se disperse à l'annonce du retour d'Anselme. Argie avoue à son tuteur qu'elle s'apprêtait à s'enfuir pour rejoindre celui qu'elle aime. Anselme feint alors de lui rendre la liberté, mais arme Orcan d'un poignard afin qu'il tue la jeune fille. Heureusement, le complot est déjoué par Nérine, et Orcan désarmé par Atis. Au dernier acte, les paladins sont retranchés dans le château auquel Anselme s'apprête à donner l'assaut quand l'édifice se transforme en un magnifique palais chinois. Pour cette recréation, l'équipe Montalvo-Hervieu - qui anime le Centre chorégraphique national de Créteil affublé les chanteurs de doubles : des danseurs de hip-hop les "singeant "de manière grotesque. Il n'y pas ou peu de décors, mais des effets vidéo (métro, défilés d'animaux). Les interprètes vocaux sont tous excellents. Quant à William Christie, il insuffle à son orchestre un tonus inhabituel.