Tigran Hamasyan i Martial Solal na festiwalu Jazz sous les Pommiers

On l'avait écouté avec enthousiasme l'année dernière aux côtés de Dhafer Youssef : le pianiste Tigran Hamasyan nous revient pour cette trentième édition en duo avec Martial Solal. Associant une complexité rythmique et harmonique certaine à un réel goût du "simple", nourri aussi bien de musique classique que de rock ou de jazz, imprégné de son Arménie natale, le jeune pianiste surdoué sidère par son originalité. Par-delà les générations, de nombreux points communs rapprochent les deux musiciens, ne serait-ce le fait qu'ils jouent tous deux en trio avec les frères Moutin. L'après-midi même du concert, le pianiste arménien évoquait sur sa page Facebook son impatience de jouer avec son aîné. 60 années d'écart, les 24 ans étonnants de maturité de Tigran Hamasyan face à l'éternelle jeunesse de Martial Solal et ses 84 étés (les deux pianistes sont nés respectivement en juillet et en août). Sur un répertoire vraisemblablement choisi par Tigran (on reconnaîtra notamment "What is this thing called love" et "Well you needn't" qu'il a enregistré sur ses albums précédents), les musiciens jouent à une partie de cache-cache permanente, pimentée d'humour. Le public se laisse porter avec bonheur par les échanges entre les deux pianistes lors de cette joute brillante et virtuose et ce dernier concert en salle de l'édition 2011 se terminera par une standing ovation.