"Albert Herring"

Albert Herring, de Benjamin Britten Musiciens de l'orchestre de l'opéra de Rouen/Haute Normandie, Laurence Equilbey (direction) Allan Clayton (Albert Herring), Nancy Gustafson (Lady Billows), Felicity Palmer (Florence Pike), Ailish Tynan (Miss Wordsworth), Christopher Purves (Mr. Gedge), Simeon Esper (Mr. Upfold), Andrew Greenan (Superintendant Budd), Leigh Melrose Sid] Opéra (2009 - 2h25) Réalisé par Marin Fraudreau (2h25) Enregistré à l'Opéra Comique (2009) Tel un nouveau Purcell, Benjamin Britten a réinventé les formes et le langage de l'opéra anglais ainsi que le lyrisme de sa langue, et donné à la vie musicale britannique une impulsion décisive en fondant l'English Opera Group en 1946. Albert Herring fut la première création de cette structure de production. Par sa subtilité musicale, son efficacité théâtrale, sa pertinence dramatique et la modernité des thèmes abordés, cet opéra de chambre répond d'emblée à l'ensemble des enjeux que soulève la création lyrique au XXe siècle. Très proche de l'opéra-comique par ses qualités mêmes, son inspiration littéraire française le désignait tout naturellement à paraître à l'Opéra Comique. L'opéra de Britten puise sa source dans une nouvelle de Maupassant, le rosier de Madame Husson. Il peint, avec un humour parfois grinçant, une société bien pensante qui prône un nouvel ordre moral en mettant au pinacle un jeune homme : Albert Herring. Celui-ci se voit devenir du jour au lendemain une icône, un exemple de vertu pour toute cette société. Et, cette même société l'abandonne sans état d'âme, sans remords, quand Albert ne correspond plus à l'image qu'elle veut donner de la jeunesse. Le jeune homme a été choisi pour être conforme, mais c'en est trop pour lui. Grâce aux enfants et aux jeunes amoureux, il va faire voler en éclat toute l'hypocrisie de son temps et la peur de ses concitoyens. Dans cette société, la jeunesse fait peur. Pourtant, cette jeunesse que représente Albert veut naître, naître tout simplement.